Fonctionnement de l’outil Champ de vision géodésique

Disponible avec une licence Spatial Analyst.

Disponible avec une licence 3D Analyst.

L’outil Champ de vision géodésique détermine les emplacements visibles de la surface sur un ensemble de points ou de polylignes d’observation, à l’aide de méthodes géodésiques. L’outil transforme la surface d’altitude en un système de coordonnées 3D géocentriques et applique des lignes de visée 3D au centre de chaque cellule transformée. Il exploite la puissance d’une unité de traitement graphique (GPU, Graphics Processing Unit), si votre système en est doté. Il tient compte, en option, de l’incertitude verticale ou de l’erreur que présente la surface d’élévation en entrée. Il peut également générer une table de relations point d’observation-région pour un maximum de 32 points d’observation (points, multipoints ou polylignes) pouvant être reliés à la classe d’entités des points d’observation en entrée.

Puisque le calcul est effectué dans un véritable système de coordonnées 3D, l’outil Champ de vision géodésique n’a pas besoin du paramètre de correction de la courbure de la Terre. Il utilise également les unités z de la référence spatiale en entrée, si elle est disponible, plutôt qu’un paramètre de facteur z. Puisque chaque ligne de visée 3D est évaluée indépendamment des autres lignes de visée, il évite certaines erreurs pouvant s’introduire dans un algorithme de champ de vision basé sur un front d’ondes (la famille de champs de vision existante des outils de géotraitement, par exemple). Ainsi, l’outil Champ de vision géodésique produit une visibilité et des surfaces AGL (Above Ground Level, niveau au-dessus du sol) plus précises que l’outil Champ de vision.

Détermination de la visibilité

Cet outil utilise des points 3D géocentriques pour les points d’observation, les cibles et les centres des cellules de la surface d’altitude. Une cible est le centre d’une cellule de surface auquel est ajouté un décalage supplémentaire facultatif. Un système de coordonnées 3D géocentrique est un système de coordonnées cartésiennes orienté à droite dont l’origine C est le centre de la Terre, l’axe x désignant l’intersection du méridien principal et de l’équateur, l’axe Z désignant le pôle Nord et l’axe y pivotant à 90° dans le sens des aiguilles d’une montre à partir de l’axe x et orienté vers le bas à partir du pôle Nord. La figure ci-dessous illustre un exemple d’emplacement cible T exprimé avec des coordonnées géocentriques.

Cible affichée dans un système de coordonnées 3D géocentrique.
Le raster de surface et les points d’observation sont transformés du système de coordonnées en entrée vers un système de coordonnées 3D géocentrique. Les coordonnées géocentriques de T dans la cible sont Xt, Yt, Zt.

Pour déterminer la visibilité de chaque cible, des lignes de visée 3D sont construites de chaque point d’observation vers chaque cible. La figure ci-dessous illustre la construction des lignes de visée. La trajectoire au sol de chaque ligne de visée sur le sphéroïde est déterminée et divisée en intervalles de taille de cellule. Dans cette figure, les intervalles sont identifiés par les points verts et la distance qui les sépare correspond à la taille de cellule. À chaque intervalle, la distance verticale d entre la ligne de visée et la surface est calculée. L’altitude du sol est estimée grâce à une approche linéaire de pondération par l’inverse de la distance (IDW) à l’aide des centres des cellules les plus proches. Si la valeur de d est positive pour tous les intervalles au sol le long de la ligne de visée, la cible est considérée comme visible. Dans le cas contraire, elle est considérée comme invisible.

Vue de profil d’une ligne de visée 3D géocentrique
Vue de profil d’une ligne de visée 3D géocentrique par rapport à la surface d’altitude et au sphéroïde sous-jacent

Erreur verticale

Le paramètre Erreur verticale n’est activé que si le type d’analyse est Fréquence. Il permet de tenir compte de l’incertitude verticale que présente la surface d’altitude en entrée. Lorsque la valeur de ce paramètre est 0 ou qu’elle n’est pas spécifiée, une seule ligne de visée est définie entre le point d’observation et chaque cible. Il en résulte une cible visible ou invisible. Dans ce cas, le raster de visibilité en sortie enregistre le nombre de fois que chaque emplacement de cellule du raster de surface en entrée peut être vu par n'importe quel point d’observation en entrée.

Lorsque le paramètre Erreur verticale est supérieur à 0 (par exemple, 0,6 mètre), certaines lignes de visée sont définies entre le point d’observation et chaque cible. Pour chaque ligne de visée et chaque intervalle, un nombre aléatoire distribué uniformément et compris dans la plage [-0,6, 0,6] est ajouté à d. Si d prend une valeur inférieure à zéro, cette ligne de visée spécifique est terminée. Dans ce cas, chaque point d’observation ajoute un nombre compris entre zéro et un (nombre de lignes de visée réussies divisé par le nombre total de lignes de visée, à partir de ce point d’observation) au raster de visibilité en sortie qui adopte alors le type nombre à virgule flottante à simple précision.

La détermination d’AGL

Un raster AGL (Above Ground Level, niveau au-dessus du sol) est une sortie facultative qui représente la hauteur au-dessus du sol à laquelle les cellules cibles non visibles doivent s’élever afin de devenir visibles. La figure suivante illustre la manière dont la valeur AGL est déterminée. T est une cible dotée d’une certaine hauteur (qui est le décalage de la cible dans l’illustration). La ligne de visée entre le point d’observation O et la cible T est bloquée par le MNT. Par conséquent, la cible T n’est pas visible. Si la cible est élevée à la nouvelle position T’, elle devient alors visible car la ligne de visée est désormais dégagée. La distance entre T’ et le sol est la valeur AGL dans le raster en sortie.

Illustration d’AGL
Le raster en sortie AGL enregistre l’altitude supplémentaire au-dessus de la surface, qui est nécessaire pour rendre les cibles invisibles visibles à un point d’observation au moins. Dans cet exemple, la valeur AGL à l’emplacement cible correspond au décalage de la cible + TT’.

Le calcul de la distance TT’ ne suppose pas que le triangle OTT’ est un triangle rectangle.

Interprétation de la table de relations point d’observation-région en sortie

Lorsque le type d’analyse est Points d’observation, l’outil produit en sortie une table de relations point d’observation-région, comme l’indique la figure suivante. Dans cette table, le champ Observer répertorie les ID d’entités de la classe d’entités en entrée. Le champ Region répertorie les valeurs de cellule des régions du raster de visibilité en sortie. La table répertorie ainsi les régions que chaque point d’observation peut voir. Vous pouvez utiliser cette table pour consulter les ID de région auxquels sont attribués un ID de point d’observation, et vice versa.

Exemple de table de relations point d’observation-région
La table de relations point d’observation-région détermine quelles entités peuvent voir quelle partie de la surface.

Les mêmes informations sont codées dans les valeurs des cellules en sortie du raster de visibilité, mais de manière moins accessible. Dans ce cas, le raster de visibilité en sortie contient les trois valeurs (1, 2 et 3), comme illustré dans la capture d’écran suivante de la table attributaire :

Table attributaire du raster de visibilité en sortie
Table attributaire du raster de visibilité en sortie.

Les points d’observation en entrée sont triés par ordre croissant selon leurs valeurs OBJECTID et le raster de visibilité en sortie signale l’opérateur OU bit à bit de leurs positions triées. L’algèbre spatial de raster permet d’extraire des informations indiquant quels points d’observation peuvent voir quelles régions et ces informations peuvent être reliées aux entités points d’observation à l’aide de cette règle de tri. La figure ci-dessous présente un exemple. Supposons que le point d’observation 1 corresponde à l’IdObjet 1 et que le point d’observation 2 corresponde à l’IdObjet 2. Dans la carte de visibilité en sortie, la région 1 (la zone en jaune pâle) aura une valeur de cellule égale à 1. Dans la carte de visibilité en sortie, la région 2 (la zone en bleu) aura une valeur de cellule égale à 2. La région 3 (la zone en vert) dans la carte de visibilité en sortie aura une valeur de cellule égale à 3, la valeur numérique de l’opérateur OU bit à bit de 1 et 2.

Entités en entrée et raster de visibilité en sortie
Exemple de sortie de deux points d’observation, lorsque le type d’analyse Point d’observation est sélectionné au lieu de Fréquence

Dans l’image ci-dessus, les valeurs des cellules en sortie sont l’opérateur OU bit à bit des index internes des entités en entrée. La table des relations point d’observation-région renvoie les mêmes informations à l’aide d’ID de classes d’entités plutôt que d’index internes.

La table des relations point d’observation-région peut être utilisée pour identifier les champs de vision interactivement.

Contrôle de l’analyse de visibilité

Il est possible de limiter le champ de visibilité de chaque point d’observation en spécifiant diverses valeurs numériques ou des champs dans les paramètres des points d’observation. D’un point de vue fonctionnel, ces paramètres de points d’observation sont identiques aux champs de visibilité de points d’observation, tels que OFFSETA ou OFFSETB, qui permettent de contrôler l’analyse de visibilité effectuée à l’aide de l’outil Champ de vision. La différence est que les paramètres de points d’observation de l’outil Champ de vision géodésique acceptent n’importe quel champ numérique et ne sont pas limités à des noms de champ spécifiques.

Utiliser un GPU

Cet outil propose des performances accrues si un certain matériel GPU est installé. Reportez-vous à la rubrique Traitement GPU avec Spatial Analyst pour en savoir plus sur sa prise en charge, sa configuration et son activation.

Optimiser les performances

La détermination d’un champ de vision est un processus nécessitant d’importantes ressources de traitement par ordinateur. Vous trouverez ci-dessous des options d’amélioration des performances de l’outil autres que l’utilisation du matériel GPU décrite dans la section précédente.

  • Définissez le paramètre Rayon extérieur sur une valeur (par exemple, 25 kilomètres) significative pour votre application. L’outil ne traite que les cellules situées dans la distance d’affichage, ce qui réduit le temps de traitement. Plus la valeur du paramètre Rayon extérieur est élevée, plus il faut de temps à l’outil pour la traiter.
  • Définissez Méthode d’analyse sur Lignes de visée du périmètre. Avec cette méthode, l’outil n’exécute les lignes de visée que jusqu’aux cellules situées sur les limites du cône de vue, ce qui diminue le temps de traitement.
  • Si le raster d’élévation en entrée couvre une zone géographique plus grande que votre zone d’étude, définissez l’environnement Étendue sur votre zone d’étude pour réduire la taille du raster en sortie.

Espace temporaire requis

Au moment de l’exécution, l’outil Champ de vision géodésique projette le raster en entrée dans un système de coordonnées géocentriques 3D pour le traiter. Seules les cellules qui sont comprises dans la zone tampon des entités points d’observation en entrée (avec une distance de la zone tampon définie par le paramètre Rayon extérieur) sont projetées. Chaque cellule projetée requiert environ 50 octets d’espace temporaire pour la méthode d’analyse All Sightlines (Toutes les lignes de visée) et environ 150 octets d’espace temporaire pour la méthode d’analyse Perimeter Sightlines (Lignes de visée du périmètre). Vérifiez les messages des outils pour connaître la quantité exacte d’espace temporaire requis et le chemin sur lequel il sera écrit. Le répertoire temporaire peut être redirigé vers un lecteur et un chemin différents à l’aide de la variable d’environnement TMP Microsoft Windows, si l’espace disponible n’est pas suffisant sur le répertoire temporaire par défaut.

Rubriques connexes